Partager quelques mots, ne pas oublier, avancer …

Je voulais écrire, c’est très rare que j’écrive ici. J’ai ouvert une page, je l’ai refermée puis ouvert à nouveau, puis refermée. Et puis j’ai décidé de vous parler. De parler à toutes ces victimes auxquelles vont mes pensées.

C’était un week-end comme les autres, j’étais heureuse de rentrer, de retrouver les gens que j’aime, loin de toute l’agitation et la pollution parisienne.

Tout semblait normal, les gens étaient heureux, le sourire aux lèvres, content d’être en week-end et de pouvoir souffler un peu. Le train avait du retard, je commençais à avoir faim. Nous avions réserver un petit restaurant à la Croix-Rousse pour l’anniversaire de mes frères. Finalement à 21h15 me voilà enfin arrivée. Je les sers dans mes bras, heureuse d’être là. Quelques verres de vins, nous lâchons nos portables pour profiter pleinement de cet instant. Entre le cabillaud et le suprême de volaille nous étions loin d’imaginer toute l’horreur qui était en train de se produire à ce même instant. Une petite cigarette avant le dessert. J’ouvre mon portable. Je découvre des pseudos sur Facebook que je ne comprends pas au début. Puis un message d’une amie paniquée me demandant si j’étais bien arrivée à Lyon. Je comprends qu’il y a un problème, qu’il se passe quelque chose. Et puis les alertes fusent, revendiquant un « attentat à Paris, faisant plusieurs blessés », puis « une prise d’otage ». L’inquiétude monte et la tristesse nous empare. Et ce jour là, tout bascula. Cette fois ci, on y est, c’est finit. On ne veut pas y croire, on pense à un cauchemar. Mais c’est bien vrai.

Je n’ai pas de mots, un sentiment étrange qui m’envahit. Je pense à tous ces innocents qui n’avaient rien demandé, qui ne demandaient qu’à « vivre ».

Et puis je n’ai plus envie de rentrer. J’ai peur, oui j’ai peur. Quand je suis parti, mon père m’a dit d’être forte. Alors lundi, j’ai pris mon courage à deux mains, je me suis habillée, je me suis maquillée, comme un jour ordinaire. J’essaye d’être forte. Et pourtant, dès le premier pas dehors je sens mon cœur se nouer, sursauter à chaque petit bruit. Et puis je vois tous ces gens, je lis la tristesse sur leur visage. Tous ces visages éteints. Les regarder et se dire que c’était sa mère, son fils, sa fille, son mari ou bien un ami. Qu’ils s’appelaient Marie, Pierre, Henry, Jeanne ou Lucas. Ils étaient beaux, jeunes, innocents mais surtout ils aimaient la vie. Parfois j’aimerais redevenir un enfant pour retrouver cette insouciance. Depuis notre plus jeune âge on nous enseigne en histoire toutes les guerres à l’école. On a toujours dit c’était du « temps de mes grands parents ». Et pourtant, dans quelques années nous parlerons de ce vendredi, ce vendredi 13 novembre 2015, qui restera gravé dans nos mémoires. Ce matin même je l’avais dit, « on est vendredi 13, ça porte malheur » … Et pourtant soyons fort, restons unis, on a qu’une vie. Alors soyons fous, aimons nous, comme jamais … Je suis Charlie, je suis Paris.

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